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Marcus Junianus Justinus
Abrégé des Histoires Philippiques de Trogue Pompée.
texte établi et traduit par Marie-Pierre Arnaud-Lindet.

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Livre XLIII

Origines de Rome et de Marseille, Présentation 1,1—Les rois aborigènes, 1,3—Numitor et Amulius, 2,1—Romulus et Rémus, 2,5—Les débuts de Rome, 3,1—Les expéditions des Phocéens, 3,4—Fondation de Marseille, 3,8—Rôle civilisateur de Marseille, 4,1—Le roi Comanus tente de détruire Marseille, 4,3—Les Marseillais et leurs voisins, 5,1—Les origines familiales de Trogue Pompée, 5,11.


1 2 3 4 5

1,1 Après avoir développé l'histoire des Parthes, de l'Orient, et du monde entier, à peu de choses près, Trogue revient aux débuts de la ville de Rome, comme dans sa patrie après un long voyage, estimant qu'il se conduirait en citoyen ingrat si, après avoir mis en lumière l'histoire de tous les peuples, il ne taisait que l'histoire de sa seule patrie. 2 Il effleure donc brièvement les commencements de l'empire romain afin de ne pas dépasser la taille de l'œuvre prévue et de ne pas non plus passer entièrement sous silence l'origine d'une ville qui est la capitale du monde tout entier.

Les rois aborigènes 3 Les premiers habitants de l'Italie furent les Aborigènes ; leur roi Saturne fut d'une si grande justice, dit-on, que personne ne fut esclave sous son règne ni ne posséda de biens personnels, mais toutes choses étaient communes et indivises entre tous comme s'il n'y avait qu'un seul patrimoine pour tous1. 4 En mémoire de ce temps remarquable, on veilla à ce qu'aux Saturnales, tous étant mis sur un pied d'égalité, les esclaves se placent ça et là dans les banquets aux côtés de leurs maîtres. 5 C'est pourquoi l'Italie a été appelée Saturnia, du nom du roi, et "Saturnien" le mont sur lequel habitait Saturne, sur lequel maintenant est le Capitole, comme si Saturne avait été chassé de sa résidence par Jupiter2.

6 Après lui, le troisième à régner fut, dit-on, Faunus3, sous le règne duquel Évandre vint en Italie avec une faible troupe depuis la ville arcadienne de Pallantée, et Faunus lui attribua avec bienveillance des terres et le mont qu'Évandre appela par la suite Palatin. 7 Au pied de ce mont, il fonda un temple à Lycaeos, que les Grecs appellent Pan et les Romains Lupercus ; la statue du dieu le représente nu, couvert d'une peau de bouc, et c'est dans cette tenue que de nos jours, on court à Rome pour les Lupercales. 8 Faunus avait une épouse, nommée Fatua, qui, sans cesse inspirée par le souffle divin, prédisait l'avenir comme prise de frénésie. De la vient que, jusqu'à maintenant, on dit de ceux qui sont inspirés qu'ils "fatualisent"4.

9 De la fille de Faunus et d'Hercule, qui à cette même époque conduisait à travers Italie, après être venu à bout de Géryon, le bétail de celui-ci, prix de sa victoire, est issu Latinus, conçu dans l'adultère.

Énée 10 Sous son règne, Énée5 vint en Italie depuis Ilion, après la prise de Troie par les Grecs6 et il y fut aussitôt accueilli par la guerre ; comme il rangeait son armée en formation de combat, invité à une entrevue, il inspira à Latinus une si grande admiration qu'il l'associa au pouvoir royal et le prit pour gendre, en lui donnant en mariage sa fille Lavinia7. 11 Après cela, ils firent tous deux ensemble la guerre à Turnus, le roi des Rutules, qui avait été frustré de la main de Lavinia, et, au cours de cette guerre, Turnus et Latinus furent tués. 12 Donc, comme Énée se trouvait le maître des deux peuples par le droit de la victoire, il fonda la ville de Lavinium, du nom de son épouse.

13 Ensuite, il fit la guerre à Mézence, le roi des Étrusques ; il y fut tué lui-même et son fils Ascagne8 lui succéda ; ayant abandonné Lavinium, ce dernier fonda Albe la Longue qui fut pendant trois cents ans la capitale du royaume.

Numitor et Amulius
2,1 Ensuite, après bien des rois de cette ville, Numitor et Amulius furent, en dernier lieu, les maîtres du pouvoir royal. 2 Cependant, alors qu'Amulius avait supplanté par la violence Numitor qui était l'aîné, il enferma Réa, la fille de ce dernier, dans une virginité perpétuelle de peur que naisse du sang de Numitor un mâle qui revendiquerait le trône il déguisa en marque d'honneur son injustice pour qu'elle ne paraisse pas avoir été condamnée, mais choisie comme prêtresse. 3 Donc, claustrée dans un bois consacré à Mars, elle mit au monde deux enfants, fruit d'un viol, ou conçus de Mars, on ne sait. 4 Ce qu'ayant appris, Amulius, voyant sa peur multipliée par la naissance de deux enfants, ordonne de les exposer et charge de chaînes la jeune fille qui mourut de cette insulte.

Romulus et Rémus 5 Mais la Fortune, veillant sur la naissance de Rome, montra les enfants à une louve pour qu'elle les nourrisse : celle-ci, qui avait perdu ses petits, avide de soulager ses mamelles distendues, s'offrit comme nourrice aux bébés. 6 Alors qu'elle retournait très souvent auprès des enfants, comme auprès de ses petits, le berger Faustulus remarqua la chose et, après les avoir enlevés à la bête sauvage, éleva les enfants au milieu des troupeaux de bétail, comme vivent les ruraux. 7 On les crut les enfants de Mars, soit parce qu'ils avaient été enfantés dans le bois sacré de Mars, soit parce qu'ils avaient été nourris par une louve, animal sous la protection de Mars, comme si c'était des preuves évidentes. Le nom des enfants fut Rémus pour l'un, Romulus pour l'autre. 8 Élevés au milieu des bergers, les compétitions quotidiennes de valeur augmentèrent leurs forces comme leur agilité. 9 Donc, alors qu'ils empêchaient les brigands de voler leurs troupeaux en les repoussant régulièrement et habilement, Rémus, pris par ces mêmes brigands, est livré au roi comme s'il était lui-même ce qu'il interdisait aux autres ; il est mis en accusation comme s'il avait l'habitude de s'attaquer aux troupeaux de Numitor. Il est alors livré par le roi à Numitor pour être châtié. 10 Mais Numitor, troublé par le jeune âge de l'adolescent et amené à soupçonner qu'il était son petit-fils exposé, alors que, tour à tour, la loyauté de l'expression, la ressemblance avec sa fille, son âge qui s'accordait à l'époque de l'exposition, le maintenaient dans le doute, soudain Faustulus arrive avec Romulus ; il dévoile l'origine des enfants : une conjuration se forme et les jeunes gens et Numitor s'arment, ceux-là pour venger la mort de leur mère, celui-ci pour revendiquer le pouvoir royal qui lui avait été arraché.

Les débuts de Rome
3,1 Après le meurtre d'Amulius, le pouvoir royal est rendu à Numitor et la ville de Rome est fondée par les jeunes gens. 2 Alors aussi est constitué un sénat de cent vieillards, qui furent nommés les "pères" ; alors aussi, les voisins ne daignant pas s'allier par mariage avec les bergers, les vierges sabines sont enlevées et, après la soumission par les armes des peuples du voisinage, on recherche d'abord l'empire de l'Italie, puis celui du monde entier.

3 Pendant cette époque, les rois avaient encore, à la place du diadème, des lances que les Grecs appelèrent "sceptres". En effet, à l'origine, ils honorèrent d'anciennes lances au nom des dieux immortels et, en mémoire de cette croyance religieuse, des lances sont encore ajoutées aux statues des dieux.

Les expéditions des Phocéens 4 À l'époque du roi Tarquin, des jeunes gens phocéens, venants d'Asie, arrivèrent à l'embouchure du Tibre et conclurent un traité d'amitié avec les Romains ; puis ils s'embarquèrent pour les golfes les plus lointains de Gaule et fondèrent Marseille, entre les Ligures et les peuplades sauvages de Gaulois ; ils accomplirent de grands exploits, soit en se protégeant par les armes contre la sauvagerie gauloise, soit en attaquant d'eux-mêmes ceux par qui ils avaient été attaqués auparavant.

5 Et en effet, les Phocéens, contraints par l'exiguïté et la maigreur de leur terre, pratiquèrent avec plus d'ardeur la mer que les terres : ils gagnaient leur vie en pêchant, en commerçant, souvent même par la piraterie, qui était à l'honneur en ces temps-là. 6 C'est pourquoi, ayant osé s'avancer en direction du rivage ultime de l'Océan, ils arrivèrent dans le golfe gaulois à l'embouchure du Rhône, 7 et captivés par le charme de ce lieu, une fois de retour chez eux, ils attirent davantage de gens en racontant ce qu'ils avaient vu.

Fondation de Marseille 8 Les commandants de la flotte furent Simos et Protis. Ils vont ainsi trouver le roi des Ségobriges, appelé Nanus, sur les territoires duquel ils projetaient de fonder une ville. 9 Il se trouva que ce jour-là le roi était occupé aux préparatifs des noces de sa fille Gyptis, qu'il se préparait à donner en mariage à un gendre choisi pendant le banquet, selon la coutume nationale. 10 Et ainsi, alors que tous les prétendants avaient été invités aux noces, les hôtes grecs sont aussi conviés au festin. 11 Ensuite, alors que la jeune fille, à son arrivée, était priée par son père d'offrir de l'eau à celui qu'elle choisissait pour époux, elle se tourna vers les Grecs sans tenir compte de tous les prétendants et offrit de l'eau à Protis qui, d'hôte devenu gendre, reçut de son beau-père un emplacement pour fonder la ville.

12 Donc, Marseille fut fondée près de l'embouchure du Rhône, dans un golfe isolé, comme dans un recoin de la mer. 13 Cependant les Ligures, jaloux de la croissance de la ville, harcelaient de guerres continuelles les Grecs qui firent tant d'efforts en repoussant les dangers, qu'après avoir vaincu les ennemis, ils établirent beaucoup de colonies sur les terres dont ils s'étaient emparé.

Rôle civilisateur de Marseille
4,1 De ce fait, les Gaulois apprirent d'eux à vivre de façon plus civilisée, après l'amollissement et l'abandon de leurs mœurs barbares ; ils apprirent à cultiver les champs et à entourer les villes de remparts ; 2 alors également ils s'habituèrent à vivre sous des lois, non sous les armes, à tailler la vigne, à planter l'olivier, et un si grand éclat s'attacha aux hommes et aux choses qu'il semblait que ce n'était pas des Grecs qui avaient émigré en Gaule, mais la Gaule qui avait été transportée en Grèce.

Le roi Comanus tente de détruire Marseille 3 Alors qu'après la mort de Nanus, le roi des Ségobriges, de qui l'emplacement pour fonder la ville avait été reçu, son fils Comanus lui avait succédé au pouvoir, un prince royal lui déclare qu'un jour viendrait où Marseille causerait la perte des peuples voisins et qu'il fallait l'écraser à sa naissance même de peur que bientôt plus forte que lui, elle ne le détruisit lui-même ; 4 il ajoute également cet apologue : un jour, une chienne pleine pria un berger de lui accorder, à titre précaire9, un lieu pour mettre bas ; ce qu'ayant obtenu, elle le pria à nouveau de lui permettre d'y élever ses petits ; à la fin, une fois les petits élevés, soutenue par sa garde familiale, elle revendiqua la propriété du lieu10. 5 Il n'en est pas autrement des Marseillais, eux qui apparaissent maintenant comme des locataires : ils seront un beau jour les maîtres du pays.

6 Poussé par ces arguments, le roi prépara aux Marseillais un coup fourré. Ainsi, le jour de la fête des Floralies, il envoya en ville, selon le droit de l'hospitalité, beaucoup d'hommes courageux et résolus ; il ordonne qu'un plus grand nombre d'hommes, cachés dans des mannes et recouverts de feuillages, soient amenés sur des chariots ; 7 il se dissimule lui-même avec son armée sur les hauteurs toutes proches, afin que, quand les portes seraient ouvertes pendant la nuit par les hommes qu'il avait envoyés en avant, il soit là à point pour son coup fourré et puisse envahir avec ses soldats la ville ensevelie dans le sommeil et le vin11.

8 Mais une femme, parente du roi, qui avait une liaison avec un jeune Grec, trahit le coup fourré : pendant que le jeune homme l'enlaçait, s'apitoyant sur sa beauté, elle lui dévoila le coup fourré, et elle lui demande de se soustraire au danger. 9 Le jeune homme rapporte aussitôt l'affaire aux magistrats ; et le piège ainsi découvert, tous les Ligures12 sont arrêtés et on tire hors des mannes ceux qui s'y cachaient13. 10 Après leur exécution à tous, une embuscade est tendue au roi en embuscade. Sept mille ennemis furent massacrés avec le roi lui-même.

11 À la suite de cela, les Marseillais fermaient les portes les jours de fête, faisaient des rondes de nuit, mettaient des observateurs sur les remparts, fichaient les étrangers, les surveillaient, et ils gardaient la ville en temps de paix comme s'ils avaient été en état de guerre. 12 À quel point les choses bien instituées pour l'occasion sont conservées par habitude de bien faire, non par une nécessité liée aux circonstances!

Les Marseillais et leurs voisins
5,1 Après ces événements, ils eurent de grandes guerres avec les Ligures et avec les Gaulois ; cela augmenta la gloire de la ville et rendit, grâce à de multiples victoires, la valeur des Grecs célèbre chez leurs voisins. 2 Ils mirent souvent aussi en déroute des armées de Carthaginois, alors que la guerre était née de la capture de barques de pêcheurs, et ils accordèrent la paix aux vaincus. 3 Ils s'allièrent avec les Espagnols ; ils observèrent avec une loyauté extrême le traité conclu avec les Romains presque au début de la fondation de la ville et aidèrent activement leurs alliés dans toutes les guerres en leur fournissant des troupes auxiliaires. Cela augmenta leur confiance dans leurs forces et leur assura la paix du côté de leurs ennemis.

4 Donc, quand Marseille florissait d'une gloire vivace grâce à la renommée de ses exploits et à l'abondance de ses ressources et de ses hommes, les peuples voisins se réunissent soudain pour détruire la puissance de Marseille, comme pour éteindre un incendie qui les menaçait tous. 5 Du consentement de tous, le prince royal Catumandus est choisi comme chef, et, alors qu'il assiégeait la ville ennemie avec une grande armée composée d'hommes d'élite, il fut terrifié pendant son sommeil par l'apparition d'une femme, au visage farouche, qui disait être une déesse : il fit de lui-même la paix avec les Marseillais 6 et, alors qu'après avoir demandé l'autorisation d'entrer dans la ville et d'adorer ses dieux, il était venu dans le haut-lieu de Minerve, ayant aperçu sous le portique la statue de la déesse qu'il avait vue pendant son sommeil, il s'écrie soudain que c'est elle qui l'avait terrifié pendant la nuit, que c'est elle qui lui avait ordonné de lever le siège. 7 Ayant félicité les Marseillais parce qu'il avait constaté qu'ils étaient l'objet des soins des dieux immortels, après avoir offert un torque d'or à la déesse, il conclut une alliance perpétuelle avec les Marseillais.

8 La paix faite et la sécurité établie, les ambassadeurs des Marseillais, revenant de Delphes où ils avaient été envoyés porter des offrandes à Apollon, entendirent dire que la ville de Rome avait été prise et incendiée par les Gaulois. 9 Les Marseillais accompagnèrent d'un deuil public cet événement quand il fut annoncé chez eux, et ils rassemblèrent de l'or et de l'argent, tant public que privé pour compléter la somme pour les Gaulois auxquels ils savaient que la paix avait été achetée. 10 En mérite de quoi, on leur décréta l'immunité14 et on leur donna des places de spectacle dans les rangs du sénat et un traité sur un pied d'égalité fut conclu avec eux15.

Les origines familiales de Trogue Pompée 11 À la fin du livre, Trogue <dit que> ses ancêtres étaient d'origine voconce ; son arrière-grand-père16 Trogue Pompée avait reçu le droit de cité de Cn. Pompée pendant la guerre de Sertorius17; 12 son oncle18 avait conduit des turmes de cavaliers sous les ordres du même Pompée pendant la guerre de Mithridate19; quant à son père, il avait servi sous les ordres de C. César20 et avait eu la charge de la correspondance et des ambassades, en même temps que la garde de son anneau.


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1 Le mythe de l'âge d'or et du règne de Saturne, dont la première formulation se trouve dans Hésiode est codifié dans l'Énéide de Virgile pour les Romains de l'époque augustéenne (Aen. 8,319-329).

2 C'est sur le Capitole que se trouvait le temple de Jupiter Capitolin, dédié en 509 a.C. selon la tradition.

3 Le deuxième roi légendaire était Picus, le père de Faunus (cf. Virgile, Aen., 7, 47-49), d'où l'interpolation des mss C et D, "Picus", qui est une glose passée dans le texte.

4 Fatuari est un dérivé de fatum, destin/prophétie ; l'idée que ce verbe serait un dénominatif d'un nom propre Fatua ne se retrouve pas ailleurs.

5 Dans l'Iliade, Énée est un prince troyen, descendant de Dardanos : il appartient à une branche cadette de la famille royale. Au chant XX, Énée combat Achille ; il est sauvé de la mort par Neptune qui lui promet qu'il régnera un jour sur les Troyens à la place des descendants de Priam. Le vers 307 est modifié à l'époque hellénistique pour promettre à Énée l'empire du monde : Trw/essin est remplacé par pa/ntessin.

6 On peut inférer de la prophétie de Neptune (Il. 20,307) que, dans le cycle de Troie, la branche cadette, c'est-à-dire Énée et ses descendants avaient régné sur Troie après le départ des Grecs (cf. Dèmètrios de Scepsis, Strabon, 13,1,52-53). Pour les Romains de l'époque d'Auguste, il existe au moins deux traditions contradictoires relatives à un départ d'Énée de Troie : Virgile (Aen. 2) montre Énée s'enfuyant de Troie au moment de l'incendie de la ville avec son père et ses amis sur l'ordre de Vénus ; Tite Live dit qu'après la prise de Troie deux princes seulement furent épargnés par les Grecs, Énée et Anténor (le fondateur de la nation vénète), en vertu d'un vieux droit d'hospitalité, et parce qu'ils avaient toujours conseillé de rendre Hélène.

7 Énée avait eu une première épouse, Créuse : elle disparaît au moment de la prise de Troie, soit morte, soit enlevée par le cortège de la Grande mère (Vgl., 2, 771-794) ; Ennius nomme l'épouse d'Énée Eurydice, peut-être un autre nom pour Créuse.

8 Énée était le père d'Ascagne, mais avec quelle épouse ? Devant les traditions contradictoires, Tite-Live pense qu'il y a deux Ascagne, l'un fils de Créuse, l'autre fils de Lavinia, et ne sait lequel des deux a régné sur Lavinium après Énée et est le fondateur d'Albe.

9 Justin joue sur le double sens de precario: à titre précaire et avec instance

10 Cf. la fable 20 de Phèdre (non ésopéenne) Canis parturiens, modèle de celle de La Fontaine, La lice et ses petits.

11 L'expression urbemque somno ac uino sepultam ... inuaderet est une réminiscence de Virgile : inuadunt urbem somno uinoque sepultam (Aen. 3,265) qui avait lui-même repris une expression d'Ennius : nunc hostes uino domiti somnoque sepulti (Ann., 292).

12 Ligures ou Ségobriges ? une erreur de Justin sans doute, car ensuite (5,1) on voit bien qu'il y a contre Marseille et des Ligures et des Gaulois (les Ségobriges). Les Ligures ne sont pas des Gaulois.

13 Hysteron proteron.

14 Cette reconnaissance de Marseille comme ciuitas libera et immunis est évidemment anachronique.

15 Il manque la fin de l'histoire de la Marseille indépendante, sautée par Justin, à moins, plutôt, que Trogue Pompée ait préféré ne pas parler du siège de la ville par César.

16 La leçon auum adoptée par les edd. précédents est une faute transversale de ti qui résulte d'une correction ad sensum de leurs ancêtres respectifs, correction fondée sur la suite du texte qui fait allusion successivement à l'oncle et au père de Trogue Pompée, avec un chaînon manquant dans cette généalogie : le grand-père. La bonne leçon est proauum (arrière-grand-père).

17 En 77 a.C., Pompée est envoyé en Espagne avec un imperium proconsulaire (gouverneur d'Espagne citérieure), sur le conseil du consulaire Marcius Philippus. Il ouvre une route nouvelle à travers les Alpes (Mt Cenis?), et hiverne en Narbonnaise, qu'il "pacifie". La guerre contre Sertorius se termine en 71 après le meurtre du général marianiste et celui de son assassin Perperna.

18 Il n'est pas sûr que patruus soit à comprendre ici dans son sens classique "oncle paternel" : il peut s'agir d'un grand-oncle (texte abrégé), voire d'un oncle maternel (sens tardif).

19 66-63 a.C.

20 La notice qui se rapporte au père de l'historien est comprise par tous les commentateurs comme se rapportant à César l'Ancien, pendant la guerre des Gaules ; cependant, César n'est pas habituellement nommé C. Caesar, mais Caesar tout court (42,4,6 et Prol. 40, et cf. Velléius, Florus...). Auguste est nommé soit Caesar, soit Augustus (42 et 44 passim). Deux membres de la gens Iulia sont nommés dans les textes C. Caesar : le fils de Julie et d'Agrippa, adopté par Auguste avec son frère Lucius, et l'empereur Caligula. Cet usage onomastique donne à penser que le père de Trogue Pompée a pu faire partie de l'entourage de C. César, le fils adoptif d'Auguste, pendant l'expédition d'Orient (1 a.C.-1 p.C.) au cours de laquelle le prince rencontra le roi Phraate V Arsace XV (Phraatace), sur une île au milieu de l'Euphrate, admis comme la frontière des deux empires. Le père de Trogue Pompée aurait été alors un homme âgé, qui aurait pu être auparavant un collaborateur d'Agrippa, père du prince.


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